La fin des explications simples et à la portée de tous concernant l’ostéopathie. Comment l’ostéopathe fait-il concrètement pour me soigner ? A l’aide de quelles techniques ?

 

Partie 4 : Les techniques de correction

 

Une séance d’ostéopathie se découpe grossièrement en deux parties. Une première, comme on l’a vu, où l’ostéopathe cible la problématique du patient puis teste les différents tissus qui sont la cause de la douleur. Une fois cela fait, il va falloir corriger ses mêmes tissus pour harmoniser la posture et soulager le mal du patient. Pour cela, l’ostéopathie possède plusieurs principes de correction que le praticien peut choisir et appliquer selon la situation.

 

  • Le structurel

Cette technique est sans doute la méthode la plus connue du grand public. C’est le fameux « faire craquer » qui s’accompagne de tant de mythes pour la plupart erronés.

Cette technique est dite structurel car elle mobilise la structure osseuse dans le sens opposé à sa lésion. Elle s’accompagne d’une force appliquée à bon escient dans un mouvement très bref (peu d’amplitude), précis et rapide que l’on appelle un « trust ». Elle peut (sans aucune obligation) alors provoquer un craquement audible qui ne doit déclencher aucune douleur. Bien évidemment, tout se fait dans les limites physiologiques des articulations, ce qui rend le structurel parfaitement inoffensif.

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Un exemple pour mieux comprendre :

ouvrir-porte-claqueePrenons le cas d’une vertèbre « bloquée » car trop tournée vers la gauche. En structurel, l’ostéopathe emmène d’abord la vertèbre en douceur dans le sens opposé de la lésion (en rotation droite) jusqu’à trouver le blocage. Puis il applique sur elle un « trust » rapide et précis pour l’aider à aller vers la droite et ainsi la corriger.

Imaginez une porte qui ne ferme plus car elle coince un peu. La solution la plus simple est d’amener doucement la porte là où elle bloque puis de pousser un coup sec pour qu’elle se referme. C’est le même principe pour le « trust » structurel.

Mais alors c’est quoi le craquement ?

squelette-9340Ce n’est que l’écrasement d’une bulle gazeuse dans l’articulation lorsqu’une certaine pression est atteinte. Il se passe exactement la même chose lorsque vous tirez sur votre doigt jusqu’à ce qu’il craque. Ce n’est ni douloureux ni dangereux. Cependant, ce n’est pas ce que recherche l’ostéopathe car ce bruit n’est pas synonyme d’une technique réussie. Seul un nouveau test confirme la liberté ou non de l’articulation après la technique.

La manipulation structurel ne se résume pas à la manipulation des vertèbres mais s’adresse à toutes les articulations du corps. Elle est très efficace dans ce domaine néanmoins, ce n’est pas la seule alternative. Ce n’est qu’un outil parmi tant d’autres dans la boite à outils ostéopathiques.

 

  • Le fonctionnel

detente_clr-gifCette technique utilise un principe opposé au structurel. Cette fois, il s’agit d’user des tissus autour d’une articulation pour la mobiliser dans le sens de sa lésion. Elle nécessite l’aide du patient (respiration/contractions musculaires) et permet d’induire un état de relâchement suffisant pour permettre la correction de l’articulation.

 

Pour rester dans le concret :

Reprenons le cas de la vertèbre bloquée car trop tournée vers la gauche. L’ostéopathe aggrave ici de manière momentanée et volontaire la lésion. Il entraîne donc très doucement la vertèbre vers une rotation gauche pour détendre les tissus qui la tractent dans ce sens là. Une fois ces tissus relâchés, plus rien ne retient la vertèbre vers la gauche. Elle se retrouve alors libre de ces mouvements, elle est corrigée.

En plus imagé :

Imaginez une corde tenue par un homme à chaque extrémité. Tant qu’aucun des hommes ne tire trop la corde à lui, chacun d’eux peut bouger librement dans l’espace autorisé par la corde. Mais si l’un d’eux commence à la tirer de son côté, l’autre va devoir résister et la corde va se tendre, limitant grandement leurs mouvements. Ils sont bloqués, fatiguent et commencent à avoir mal.

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Avec le structurel, on se met du côté de l’homme qui résiste et on tire un bon coup sur la corde pour faire comprendre au second qu’il faut arrêter de tirer dessus (ça suffit maintenant…). Celui-ci s’excuse alors et se remet à sa position d’origine. Les deux hommes retrouvent ainsi leur liberté de mouvement.

Avec le fonctionnel, on se met du côté de l’homme qui tire et on tracte encore un peu plus la corde vers lui. Le jeu qu’il va gagner le fait tituber, il se rend compte qu’il doit arrêter de tirer sur la corde et reprend sa position initiale. A nouveau, les deux hommes regagnent leur liberté de mouvement. La finalité est la même, seule la méthode change.

Le fonctionnelle est une alternative intéressante au structurel chez les bébés, les personnes âgés ou tout simplement sur les patients qui ne se sentent pas à l’aise avec le structurel.

En conclusion

Ces deux grandes méthodes régissent la plupart des corrections ostéopathiques. Il en existe bien d’autres qui complètent le panel d’outils à disposition des ostéopathes. Mais il faut bien comprendre qu’aucune d’entre elle n’est meilleure que l’autre. Chacune d’elle est plus adaptée à certaines situations, à certains patients ou même à la sensibilité propre et au confort de l’ostéopathe qui les pratique. Sachez en tout cas que l’ostéopathe travaille toujours dans le respect de la non-douleur et dans le but sincère de vous soulager d’un mal du mieux qu’il peut.

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Le mot de la fin

Voilà, cette série d’articles touche à sa fin, j’espère humblement qu’elle vous a permis de mieux comprendre ce métier qui est le mien. D’autres articles suivront sur des sujets plus spécifiques mais toujours dans la plus grande simplicité pour que chacun puisse comprendre.

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