La thyroïde est une glande dont le rôle n’est pas forcément clair. Voici quelques explications simples sur ses fonctions, des conseils efficaces pour en prendre soin et des détails sur ce que peut apporter l’ostéopathie pour son bon fonctionnement.

 

La Thyroïde

thyroïde

La thyroïde, c’est quoi ?

thyroïde

La thyroïde est située au niveau du cou, juste devant la trachée, dont la forme élégante n’est pas sans rappeler un beau papillon déployant ses ailes. C’est une glande, donc elle a pour fonction la sécrétion d’hormones, j’ai nommé la T3, la T4 et la calcitonine.

O…Okay, ça sert à quoi tout ça ?

La T4 est une hormone très peu active, à longue durée de vie (une semaine environ), devant être désiodée pour fonctionner pleinement. Voyez ceci comme un stock d’hormones, utilisable par l’organisme selon ses besoins. C’est d’ailleurs ce que contient notre bon vieux Lévothyrox.

thyroïdeLa T3 est la forme active de l’hormone thyroïdienne. Ce n’est pas un moindre mot puisqu’elle possède énormément de fonctions. On peut citer entre autres :

  • La croissance et le développement du système nerveux et des os/cartilages des nouveaux nés
  • La contraction et le développement musculaire (anabolisant)
  • L’augmentation du débit et de la fréquence cardiaque
  • Une augmentation du métabolisme de base (chaleur corporel, action hyperglycémiante, diminue la masse adipeuse)
  • Favorise la libido
  • Hausse de la résorption osseuse (= remodelage et destruction de l’os)
  • Stimule la digestion

Pour résumer, son rôle est de réguler le métabolisme de base des cellules de notre corps. Elle contrôle la dépense énergétique, le poids, le rythme cardiaque, l’énergie musculaire, l’humeur, la concentration, la température du corps, la digestion, etc. Elle détermine ainsi l’intensité de l’énergie faisant fonctionner nos cellules et organes.

La calcitonine est une hormone qui freine la destruction osseuse. Par conséquent, elle est souvent administrée en cas d’ostéoporose.

Mais pourquoi on parle toujours de l’iode pour la thyroïde ?

thyroïdeL’iode est un oligo-élément nécessaire à la production des hormones thyroïdiennes. Donc l’équation est posée d’emblée : toute carence en iode finit par entraîner des dysfonctionnements thyroïdiens. L’expression « crétin des Alpes » vient d’ailleurs d’une carence en iode des montagnards à l’époque, qui n’avaient pas accès au sel de mer riche en iode et développaient alors des retards mentales (souvenez-vous, les hormones thyroïdiennes favorisent le développement du système nerveux)…
La source principale d’iode est bien sûr l’alimentation, principalement le sel et les produits de la mer (les japonnais sont d’ailleurs les plus protégés contre les carences en iode).

Qui commande à la thyroïde pour sécréter ces hormones ?

L’hypophyse (une glande dans votre cerveau) reçoit des ordres de l’hypothalamus (une structure de votre cerveau) pour libérer de la TSH, une hormone qui stimule la thyroïde afin qu’elle produise la T3 et la T4.
Le plus beau là dedans, c’est que les T3/T4 sont celles qui commandent à l’hypothalamus et à l’hypophyse. En effet, plus ces hormones sont présentes dans le sang, moins l’hypophyse stimulera la thyroïde pour créer de la T3/T4. On parle de rétro-contrôle négatif.
Ainsi, ceci instaure un débit logique d’hormones thyroïdiennes et empêche naturellement qu’il y en ait trop ou pas assez.

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Pourtant, j’ai déjà entendu parler de l’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie !

Effectivement, ces deux pathologies sont fréquentes… Voyons donc ceci un peu plus en détail.

– Hypothyroïdie

thyroïdeC’est un déficit en hormones thyroïdiennes. Il est causé soit par atteinte de la glande thyroïde qui ne fonctionne plus, soit par atteinte hypothalamo-hypophysaire qui n’ordonnent plus la production de T3/T4 par la thyroïde.
Les symptômes sont un ralentissement métabolique général. On peut citer en vrac :

  • Fatigue généralisée, somnolence, frilosité perpétuelle, prise de poids, chute du rythme cardiaque.
  • Peau froide, pâle et très sèche
  • Crampes et/ou douleurs musculaires
  • Baisse de la libido

C’est véritablement un poison pour le malade qui se sent continuellement épuisé et sans aucune motivation, rendant le mauvais diagnostique de dépression facile… Alors, afin de palier à cela, les patients atteints doivent prendre un traitement de substitution à vie, contenant la T3 et la T4 utiles à leur corps.
La cause la plus fréquente est la thyroïdite d’Hashimoto, une maladie auto-immune qui détruit la thyroïde. On peut aussi citer la thyroïdite post-partum qui a tendance à se rétablir après un certains temps ou la thyroïdite de Quervain causée par une infection virale.

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– Hyperthyroïdie

thyroïdeC’est une augmentation anormale de la T3, T4. Cette fois, les symptômes sont les suivants :

  • cardio-vasculaire : hausse du rythme cardiaque
  • digestif : boit beaucoup, urine souvent, amaigrissement mais mange beaucoup
  • neuro-psy : tremblement, trouble de l’humeur, trouble du sommeil
  • généraux : tout le temps en sueurs avec une hyperthermie
  • musculaire et articulaire : douleur et fatigue musculaire, ostéoporose

Imaginez transpirer, avoir chaud continuellement, être toujours sur le qui-vive, en ressentir fatigue épuisement, sans pour autant pouvoir dormir correctement et vous aurez une idée de ce qu’un patient peut ressentir ici.
La cause la plus fréquente est la Maladie de Basedow. Une pathologie auto-immune également, mais qui cette fois, simule l’action de la TSH et stimule la production d’hormones thyroïdiennes.

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L’ostéopathie dans tout ça ?

La thyroïde se situe dans la loge viscérale du cou, encerclée par des muscles et l’aponévrose cervicale la reliant à la structure osseuse (sternum/clavicule/cervicales). Elle est attachée à la trachée par les ligaments de Gruber et à l’os hyoïde (le petit os dans votre cou) par un muscle, lui permettant de suivre le mouvement à la déglutition.
D’un point de vue mécanique, il est important que toute ces structures soient libres pour le bon fonctionnement de la thyroïde.
L’innervation se fait une nouvelle fois par le nerf vague (on en reparlera), sortant du crâne et rejoignant la thyroïde, mais également par les ganglions cervicaux. L’ostéopathe vérifiera alors tous les points clés sur le chemin de ces nerfs pour que rien ne puisse entraver la bonne activité de la thyroïde.

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Des conseils pour en prendre soin ?

Le plus simple est bien entendu un apport en iode en bonne quantité dans l’alimentation par le sel iodé ou les produits marins (poissons, crustacés, algues, etc…). Cependant, cela n’est utile que pour permettre à la thyroïde de fonctionner au mieux. Si une maladie auto-immune pointe le bout de son nez, vous ne pourrez plus agir sur la thyroïde. En revanche, vous pourrez toujours combattre les effets de son mauvais fonctionnement.

  • Arrêter la cigarette

Fumer fait augmenter la présence de Thiocyanate dans l’organisme, un perturbateur endocrinien qui freine la capacité de la thyroïde à capter l’iode.

  • Limiter les produits de salle de bain avec du triclosan

Voici un perturbateur endocrinien avéré (servant d’antiseptique) dont l’utilisation est soumise à des limitations strictes en Europe, mais qui ne semblent pas être suffisantes pour éviter tout risque. Il est utilisé dans les dentifrices, savons, gels douches et déodorants. Donc lisez bien l’étiquette et évitez cette substance.

  • Limiter le stress

L’un des plus gros perturbateur endocrinien naturel. Apprendre à le limiter est donc très important, divers conseils ici.

  • Surveiller votre alimentation

thyroïdeUn grand nombre de symptômes liés aux troubles thyroïdiens sont sensibles à l’équilibre alimentaire. La digestion difficile (constipation/diarrhée), la hausse de la glycémie (taux de sucre dans le sang) et du cholestérol sanguin peuvent être atténués par un régime riche en fibres, un apport modéré et régulier en acides gras essentiels (oméga 3 et 6) et un comportement alimentaire sain (des détails ici). Ainsi, si l’alimentation ne constitue pas un traitement direct des troubles thyroïdiens, elle représente une aide précieuse pour réguler le fonctionnement métabolique, éviter certains symptômes désagréables et assurer un mieux-être global permanent.

Le mot de la fin

La thyroïde est une glande agissant sur l’ensemble de notre métabolisme. Un tel travail mérite qu’on s’occupe d’elle du mieux possible, vous ne pensez pas ?

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