Vous avez mal à l’avant du genou, près de la rotule ? Vous souffrez peut-être du syndrome rotulien. Voici des explications sur ce syndrome fréquent, accompagnés de conseils pour le soigner et le prévenir. Enfin, nous verrons aussi l’intérêt de l’ostéopathie dans le traitement de cette pathologie.
Syndrome Rotulien
La rotule, c’est quoi ?
C’est l’os ovale à l’avant du genou. Elle s’articule avec le fémur qui est creusé pour lui offrir une gouttière dans laquelle elle glisse à la flexion ou à l’extension du genou.
Pourquoi elle peut faire mal ?
La rotule subit énormément de pression lorsqu’on plie les genoux. En effet, elle est logée à l’intérieur du tendon du quadriceps (le muscle de la cuisse), un muscle très puissant, et lui sert de poulie pour augmenter sa force musculaire. A cause de ça, la rotule est écrasée fortement contre le fémur à la flexion du genou, comme un parisien dans le métro aux heures de pointes.
Le corps a d’ailleurs bien compris ce problème puisqu’il a placé un petit coussin de cartilage entre la rotule et le fémur pour amortir cette pression. Si ça c’est pas mignon…
Malheureusement ça ne suffit pas toujours.
Qu’est-ce que le syndrome rotulien ?
Lorsque la pression exercée sur la rotule est trop importante, l’articulation entre le fémur et elle s’enflamme et devient douloureuse. D’ailleurs, à la longue, s’il n’est pas bien traité, ce syndrome entraine très souvent de l’arthrose du genou (de l’usure en somme).
Je ressens quoi ?
Une douleur à l’avant du genou. Elle est particulièrement présente lorsque :
- Votre genou est plié pendant longtemps. Vous êtes alors obligé de tendre la jambe pour soulager la douleur. Ce signe très évocateur se nomme le « Signe du Cinéma », puisque c’est souvent là que les patients s’en rendent compte.
- Vous vous accroupissez. Vous écrasez ainsi votre rotule déjà souffrante… Sadique.
- Vous augmentez le poids sur la jambe qui vous fait mal, souvent lors de la descente des escaliers ou la course.
Elle est aussi souvent associée à un genou instable, qui se dérobe facilement sous votre poids, sans raison.
Quelle est la cause ?
Tout ce qui peut déséquilibrer la pression exercée sur la rotule :
- Une faiblesse de certains muscles de la cuisse qui ne soulagent plus le travail de la rotule.
- Un manque de souplesse des muscles de la jambe augmente la pression sur elle.
- Un déséquilibre de puissance entre un quadriceps trop fort et les autres muscles de la cuisse augmente nettement l’écrasement de la rotule contre le fémur. Un défaut souvent présent chez les sportifs et les adeptes de la musculation qui concentrent trop leurs efforts sur le quadriceps.
- Un déséquilibre postural qui augmente naturellement le poids et la pression sur la rotule
Comment on le traite ?
Tout d’abord, il ne faut surtout pas immobiliser le genou. Sinon on affaiblit les muscles, on augmente les déséquilibres musculaires et on aggrave la douleur.
Donc, il faut utiliser la rééducation. Ainsi vos cuisses vont récupérer leurs capacités, que ce soit force, puissance, souplesse et endurance, elles vont diminuer le stress subit par la rotule et diminuer les douleurs.
Concrètement, je fais quoi ?
Dans un premier temps, il faut renforcer le quadriceps. Mais votre rotule vous fait mal, donc contracter le quadriceps est douloureux. Pas facile ainsi de le renforcer…
La solution vient dans l’utilisation d’une contraction isométrique, autrement dit, une contraction sans que la jambe ne bouge. Pour réussir cette exploit, deux exercices :
Ensuite, il va falloir récupérer de la souplesse. Pour ça, pas de secret, il faut étirer le quadriceps et les ischio-jambiers :
Si ça ne suffit pas ou si j’ai du mal à me discipliner ?
Il vous faudra alors l’aide d’un kiné qui vous suivra et vous aidera dans les exercices.
Et l’ostéopathie là-dedans ?
Le but de l’ostéopathe est d’abord de rétablir un meilleur équilibre dans la posture afin que le poids du corps se répartisse de façon symétrique sur les deux jambes. Ainsi, il diminue la pression sur le rotule et soulage la douleur.
De plus, il garanti une bonne liberté de toutes les structures du genou (plus d’infos) et une détente des muscles autour de l’articulation pour faciliter la rééducation.
Le petit mot de la fin
Le syndrome rotulien touche beaucoup de patients et se prolonge souvent sur plusieurs années car trop négligé. Mais le risque d’arthrose précoce n’est pas négligeable et ne peut pas être rattrapé une fois présent… Donc il n’appartient qu’à nous de prendre soin de cette petite rotule.