Le pancréas est une glande importante pour notre digestion et notre bonne santé. Cependant son utilité n’est pas toujours claire. Voici quelques explications sur son rôle, ce que l’ostéopathie peut apporter pour sa bonne activité et des conseils efficaces pour en prendre soin.
Le Pancréas et le Duodénum
Le pancréas, c’est quoi ?
Le pancréas est une glande, ce qui signifie que son rôle est de sécréter. Dans son cas, il a deux fonctions biens distinctes.
La première est de libérer des ions bicarbonates dans le duodénum pour le protéger contre l’acidité du chyme de l’estomac (plus d’infos). Le pancréas y associe également des enzymes qui servent à la digestion dans les intestins. Ainsi, une insuffisance sécrétoire entraîne une mauvaise digestion, une malabsorption et une malnutrition. Ce qui, soit dit entre nous, n’est pas très désirable.
La seconde fonction est hormonale. Le pancréas libère dans le sang les hormones responsables de la glycémie, l’insuline et le glucagon (les lavages durent plus longtemps avec glucagon). La glycémie représente le taux de sucre dans le sang. L’insuline autorise le corps à piocher du sucre dans le sang et à le stocker pour faire des réserves (on fait du gras). Le glucagon lui, commande la libération de sucre dans le sang pour mettre de l’énergie à disposition du corps (on se dépense).
Le diabète est donc lié au pancréas ?
En effet, car sans l’insuline, le sucre reste dans le sang et c’est l’hyperglycémie. Cela est dangereux car le glucose est toxique à haute dose, en particulier pour la rétine, les reins et les artères…
C’est pourquoi les malades atteints du diabète de type 1 s’injectent de l’insuline, pour palier à leur manque de sécrétions pancréatiques et réguler leur taux de sucre dans le sang. On appelle ce diabète « l’insulino-dépendant » car les malades sont dépendants de l’insuline artificielle pour être en bonne santé.
Il existe cependant un second diabète (de type 2) où le pancréas n’est pas la cause directe, le diabète « insulino-résistant ». Cette fois, la présence de sucre en trop grande quantité et trop fréquemment dans le sang, dû principalement à une alimentation trop riche, déclenche une importante sécrétion d’insuline. Ainsi, avec le temps, les cellules qui se servent de l’insuline pour stocker ou utiliser le sucre deviennent résistantes à cette hormone qui finit par ne plus fonctionner du tout. Injecter de l’insuline ne sert à rien, elle ne fonctionne plus (c’est faux au début de la maladie où une énorme quantité d’insuline peut forcer l’activation des cellules). La seule solution efficace est de réguler l’alimentation pour que la glycémie ne soit pas dangereuse.
Et le duodénum alors ?
Le duodénum est la première partie des intestins, et fait suite à l’estomac. On peut le décrire comme le tube d’accès pour tout ce qui aide à la digestion. En effet, tout d’abord, le chyme venant de l’estomac arrive, puis s’y déverse par le sphincter d’Oddi (un petit trou dans le duodénum), le bicarbonate ainsi que les enzymes du pancréas et la bile du foie. Ce mélange ira alors dans nos intestins où le temps et les contractions de celui-ci permettront l’absorption des nutriments.
Que peut faire l’ostéopathe dans tout ça ?
Comme chaque organe, le pancréas et le duodénum ont aussi une motilité (plus d’infos) lors de la respiration. La bonne détente du diaphragme est donc toujours la première étape de l’ostéopathie viscérale.
Le duodénum a une forme de C et le pancréas vient s’y loger, comme une jante à un pneu. Leur rapport est très intime mais un mouvement fin y subsiste. Il est important pour la digestion et diminue le risque de caillots. C’est pourquoi l’ostéopathe veille à la bonne liberté de ce mouvement.
Il peut également masser le sphincter d’Oddi, où se jette la bile et les sécrétions du pancréas, pour éviter l’accumulation et la stagnation de ces fluides, afin de permettre une bonne digestion.
L’ensemble duodénum/pancréas est suspendu par un ligament à l’estomac et par un autre à la rate ainsi qu’à la structure par le fascia de Treitz sur la deuxième lombaire (L2). Il convient donc de libérer toutes les tensions de ces ligaments et d’assurer une liberté de mouvement à L2 pour que cet ensemble puisse se mouvoir correctement.
Du côté de l’innervation, c’est encore le nerf vague (vous commencez à le connaître) et le plexus cœliaque (D6 à D10) qui envoient les ordres au duo. Ce nerf vague chemine depuis le crâne jusqu’à eux, donc il faut lui assurer un chemin sans encombre en soulageant toutes tensions sur les points clés qui pourraient le gêner. Pour ce qui est du plexus, bien libérer les vertèbres dorsales (D6 à D10) est ce qu’il y a de mieux à faire.
En faisant ainsi, l’ostéopathe assure un environnement sain pour ce duo et leur permet d’accomplir leurs rôles du mieux possible.
Quels sont les signes de souffrance du pancréas ?
Le pancréas est une glande silencieuse qui tarde à montrer des signes de souffrance. Ces symptômes sont potentiellement graves et doivent immédiatement vous amener à consulter un médecin.
- une douleur dans le ventre irradiant dans le dos qui augmente allongé sur le dos
- une jaunisse ou un ictère
- des nausées et/ou vomissements
- une perte de poids et d’appétit
- un transit intestinal altéré (diarrhées avec selles grasses et décolorés)
Pour ce qui est du diabète, les signes sont également assez discret mais doivent vous faire réagir.
- soif excessive
- urine abondante
- faim accrue mais perte de poids
- sensation de fourmillement ou d’engourdissement dans les mains ou les pieds
Comment prendre soin de son pancréas ?
- Arrêter de fumer
C’est le meilleur moyen de prendre soin de son pancréas, 30% des cancers du pancréas sont de cause tabagique !
- Modérer la consommation d’alcool
C’est le principal responsable de la pancréatite chronique (inflammation du pancréas). Donc veillez à la modération.
- Diminuer la consommation de sucre
Cela évite à votre pancréas de produire beaucoup d’insuline et prévient l’apparition du diabète.
- Augmenter l’apport en fibres
Les fibres absorbent les graisses lors de la digestion, évitant à votre pancréas de travailler trop. Elle contrôlent également le cholestérol et les triglycérides (encore du gras) dans le sang, idéal pour éviter le diabète. Donc n’hésitez pas à consommer des bananes, des oléagineux, des framboises, des poires ou des avocats. Certaines céréales également comme l’orge, l’avoine et le riz qui en sont des sources importantes.
- Manger des aliments riches en antioxydants
Ils participent à réduire les risques de cancer du pancréas. Des aliments comme l’avocat, l’artichaut, le chou vert, l’ail, les épinards, l’asperge, le brocoli et la betterave, sont les plus riches en antioxydants.
- Ne pas faire l’impasse sur le petit-déjeuner
Le pancréas est alors obligé d’utiliser plus d’insuline pour brûler les sucres.
- Faîtes de l’exercice
C’est évidemment le meilleur moyen de brûler les graisses et éviter le surpoids. Et il n’y a rien de mieux pour éviter le diabète.
Le pancréas est une glande importante qui gère en permanence l’énergie disponible pour notre corps et nous permet de digérer tout ce que nous ingérons. La moindre des choses que l’on peut faire pour l’aider à accomplir autant de travail est de lui donner un petit coup de pouce avec une bonne hygiène de vie.
