L’ostéopathie viscérale fait partie des termes utilisés par l’ostéopathe sans que vous puissiez cerner de quoi il s’agit réellement. Voici quelques clarifications simples pour mieux comprendre cette pratique et son utilité.
L’ostéopathie viscérale : Définition et fonctionnement
Pour commencer, il est important de comprendre ce qu’est l’ostéopathie viscérale. C’est en fait un abus de langage des ostéopathes puisqu’on devrait plutôt parler de techniques viscérales. Elles s’intéressent donc à l’impact de la thérapie manuelle sur les viscères.
C’est quoi les viscères ?
Ce sont les organes qui remplissent nos cavités thoracique, abdominale et pelvienne. Pour faire plus simple, il s’agit de l’estomac, du foie, du cœur, des intestins, des reins, etc…
Et pourquoi s’y intéresser ?
Pour l’ostéopathie, les principes de mobilité et motilité (plus d’infos ici) sont capitaux. Autrement dit, tout doit pouvoir bouger sans être gêné.
Mais les viscères, ça bougent ?
Oui, car chaque organe se déplace grâce à la respiration. Le diaphragme abdominale sépare les cavités thoracique et abdominale l’une de l’autre. A l’inspiration, ce muscle s’abaisse et compresse les organes abdominaux pour faire de la place dans le thorax afin que les poumons puissent se remplir d’air. Puis, à l’expiration, le diaphragme remonte et aide à l’expulsion de l’air.
Ce mouvement de piston imprime donc aux organes des déplacements qu’ils doivent être capables d’accomplir. Cela est vrai pour chacune de nos cavités car elles sont toutes séparées et entourées par un diaphragme qui pompe les viscères avec la respiration.
Et il se passe quoi si les organes ne bougent pas biens ?
Si le mouvement de l’organe est gêné, il peut apparaître une douleur ou un inconfort directement sur celui-ci, mais le plus fréquemment, cela se traduit par un trouble fonctionnel. Autrement dit, un trouble dans la fonction de l’organe. Par exemple, des constipations/diarrhées sont des troubles fonctionnels de l’intestin grêle et du colon.
Alors, qu’est-ce qui peut entraver ce mouvement ?
- Tout d’abord, il faut savoir que chaque organe est relié à la structure du corps (les os). Tout ne flotte pas dans votre ventre comme un vulgaire glaçon dans un thé à la pêche. Tous les organes sont attachés aux os par des ligaments.
Par exemple, le foie est suspendu par des ligaments au diaphragme, qui lui même s’attache sur les côtes basses et les premières vertèbres lombaires.
Ce lien os/organes peut être le premier facteur limitant le mouvement. Si ces ligaments sont en tensions, le mouvement de l’organe est gêné et il peut apparaître une symptomatologie en lien avec lui.
- Le second facteur pouvant limiter le mouvement des viscères est le méso (à tes souhaits) de chaque organe.
Un méso est une membrane, une sorte de sac, qui attache les organes entre eux. Ainsi, tous les organes sont liés les uns aux autres afin d’assurer un mouvement uniforme à la respiration. De plus, petit boni, ces mésos servent d’autoroutes pour les vaisseaux sanguins qui viennent nourrir les organes et pour les nerfs qui donnent les ordres et reçoivent les informations.
Ces mésos sont aussi susceptibles de se tendre et de limiter la mobilité des organes. En outre, du fait de la présence des vaisseaux à l’intérieur, un méso en tension peut également perturber la bonne irrigation de l’organe. Ceci causant alors, comme pour les ligaments, des douleurs ou des troubles dans la fonction de l’organe.
Concrètement, que fait l’ostéopathe ?
Dans le même principe que pour les articulations (plus d’infos là), l’interrogatoire et la palpation vont dans un premier temps aiguiller le praticien vers un organe.
Dans un second temps, il test cet organe dans sa mobilité ainsi que tous les ligaments et mésos qui y sont liés. De plus, nous l’avons vu, les ligaments relient l’organe avec les os. Donc si l’os est lui même bloqué, cela peut se répercuter sur l’organe par le ligament (comme si quelqu’un tirait sur une corde que vous tenez). Ainsi, l’ostéopathe doit également tester tous les liens osseux avec l’organe en question. Bien sûr, il en va de même pour les mésos. Ils font le lien entre les organes alors il faut tester la liberté de mouvement de tous les autres organes en rapport avec le premier afin de vérifier que l’origine du problème ne vient pas de là. C’est un peu comme une toile d’araignée dont vous devez tester chaque fil pour que l’ensemble soit harmonieux.
Si l’on reprend l’exemple du foie, et dans le cas où il manque de mobilité chez un patient, l’ostéopathe commence par le tester. Puis il vérifie les ligaments qui le relie au diaphragme et test ce muscle pour être sûr qu’il n’impacte pas négativement le foie. Ensuite, comme le foie est également relié à l’estomac, au duodénum et à l’œsophage par ses mésos, il faut tester ses organes pour vérifier qu’ils ne gênent pas eux même le foie.
Enfin, il corrige toutes les zones de tension qu’il a trouvé pour redonner à l’organe toute sa mobilité. Pour cela, il utilise les mêmes principes de techniques que pour une articulation (plus d’infos par là).
Le petit mot de la fin
Voilà pour une approche générale de l’ostéopathie viscérale. Nous verrons par la suite dans d’autres articles, chaque organe un par un pour que vous puissiez comprendre quels problèmes peuvent être améliorés par l’ostéopathie viscérale et pourquoi.