Le Colon

Le colon est le dernier organe essentiel à notre digestion. Cependant, son rôle n’est pas forcément clair. Voici quelques explications sur sa fonction, ce que l’ostéopathie apporte pour son bon fonctionnement et des conseils efficaces pour en prendre soin.

 

Le Colon

Le colon, c’est quoi ?

Le colon est un tuyau d’environ un mètre et demi qui fait suite à l’intestin grêle jusqu’au rectum. Il est composé de cinq grandes parties. Tout d’abord, le cæcum, dont la particularité réside dans une valvule qui bloque les reflux éventuels de matières fécales vers l’intestin grêle. C’est là que se trouve l’appendice, un cul de sac abritant beaucoup de bactéries. A partir d’ici, plus de replis et villosités comme pour l’intestin grêle mais l’alternance de zones dilatées et bosselées avec des zones resserrées par le tonus musculaire. L’objectif est maintenant de faire progresser les déchets vers la sortie…

Ensuite vient le colon ascendant, qui remonte vers le foie, puis le colon transverse, juste en dessous de l’estomac et le colon descendant qui, surprise, descend vers le bassin. Enfin, le colon sigmoïde en forme de « S » fait la liaison avec le rectum. Cela résulte en un véritable cadre colique, encadrant l’intestin grêle de toute part.

A quoi sert tout ce chemin ?

A ce stade, la plupart des nutriments et de l’eau ont été absorbé. Néanmoins, à l’entrée du colon, il reste encore de l’eau disponible dans le chyme (plus d’infos). C’est l’un des rôles du colon, récupérer l’eau et conserver l’équilibre hydrique. En effet, les cellules du corps ont besoin d’une quantité d’eau stable pour vivre et fonctionner. Pour cela l’absorption de l’eau est régulée par plusieurs mécanismes et notamment par le colon qui en récupère plus ou moins selon les besoins.

La diarrhée et la constipation ne sont donc que des symptômes fonctionnelles prouvant une irrégularité dans l’absorption de l’eau. Si le colon n’a pas le temps où ne peut le faire, l’eau n’est pas assez absorbée et c’est la diarrhée. Au contraire, si le travail du colon est trop lent, l’eau est prise en trop grande quantité et c’est la constipation.

On m’a dit qu’il y avait pleins de bactéries dans notre colon, comment c’est possible ?

Effectivement, ça pullule de bactéries dans le coin. Celles-ci survivent grâce à la nourriture qu’on leur apporte. En effet, on retrouve encore des fibres alimentaires dans le chyme arrivant au colon. Ce sont ces fibres qui vont servir de nourriture aux innombrables bactéries de la flore du colon. Et ce sont ces même bactéries qui vont produire les déchets transformant le chyme restant en matières fécales et nous permettent d’absorber certaines vitamines essentielles à notre survie. C’est là l’exemple parfait d’une coopération symbiotique.

On garde donc également certaines vitamines dans le chyme arrivant au colon et particulièrement la vitamine K. Celle-ci sert surtout à la coagulation (vous ne vous videz pas de votre sang à la moindre blessure), au bon état des vaisseaux sanguins ainsi que de tous les tissus en général (os, tendons, cartilages). Sa carence chronique est impliquée dans plusieurs pathologies importantes comme la calcification des artères, l’ostéoporose (on fixe moins le calcium sans vitamine K), la prolifération des cellules cancéreuses et la perte de contrôle des réactions inflammatoires. En somme, cette petite vitamine contre les maladies statistiquement les plus mortelles (cardiovasculaires, cancer et maladies inflammatoires). Aussi, vous comprenez que sa bonne absorption dans le colon est capitale.

Que peut bien faire l’ostéopathe ?

En premier lieu, comme pour les autres organes abdominaux, le colon possède une motilité (plus d’infos) qui lui est propre lors de la respiration. L’ostéopathe commence donc toujours par s’assurer de la bonne liberté du diaphragme et du bon mouvement du colon.

De plus, il est suspendu à la structure par les mésocôlons (plus d’infos) qui contiennent toute sa vascularisation. Il en existe un pour presque chaque partie du colon mais certains points sont importants. Les mésocôlons ascendant et descendant sont fixés par des anses au diaphragme et donnent un cadre aux viscères abdominales. Le mésocôlon transverse est quant à lui mobile et relie le colon à l’estomac. Cette mobilité permet aux viscères de suivre le mouvement et la dilatation de l’estomac lors de la digestion. De même, le mésosigmoïde est aussi mobile malgré son lien étroit avec le sacrum, pour permettre le passage des matières fécales vers le rectum. Ainsi, le travail de l’ostéopathe est d’assurer la liberté de toutes ces structures, de leurs liens entre elles et de leurs points d’attaches osseux afin de garantir un mouvement harmonieux de tous les viscères, indispensable à leur bon fonctionnement.

Et qui lui donne des ordres ?

L’innervation du colon est assurée par plusieurs structures. Le nerf vague (encore lui) chemine depuis le crâne vers le cæcum et le colon ascendant. Il convient donc de vérifier tous les points clés où ce nerf pourrait se retrouver gêné. Par ailleurs, ce sont les nerfs sacrés (qui sortent du sacrum) qui s’occupent de l’innervation du colon descendant et sigmoïde. A nouveau, l’ostéopathe devra garantir le bon mouvement du sacrum pour éviter toute gêne dans l’innervation. Enfin, dernier point nerveux, c’est le plexus lombaire qui s’occupe de toute le partie sensitive du colon. C’est donc la bonne liberté des vertèbres lombaires qui devra être vérifiée.

Comme d’habitude, le rôle de l’ostéopathe est principalement d’assurer un environnement libéré de toutes tensions pour permettre au colon d’accomplir sa tâche le mieux possible.

Quels sont les signes de souffrance du colon ?

Les signaux d’alertes sont similaires à ceux de l’intestin grêle.

• Douleurs abdominales
• Crampes abdominales
• Constipations
• Diarrhées
• Ballonnement

Toute douleur aiguë, sans cause apparente, ou chronique qui ne s’améliore pas, doit vous faire consulter un médecin.
De même pour ces signes, qui sont biens plus alarmants :

• Saignements intestinaux
• Sang dans les selles, noires ou goudronneuses
• Incapacité d’aller à la selle ou même de faire des gaz
• Vomissements
• Abdomen gonflé et dur

Comment puis-je prendre soin de mon colon ?

Pour en prendre soin, les conseils relatifs à l’estomac (retrouvez-les ici) sont applicables pour le colon. De même pour le fait d’écouter son ventre comme pour l’intestin grêle (détaillé là). Si vous souhaitez cependant aller plus loin, voilà de quoi vous satisfaire.

• Manger plus de fibres

Les légumes crus ou cuits regorgent de fibres, vitamines et minéraux qui améliorent le transit et comme on l’a vu, nourrissent la flore intestinale bienfaitrice.

• Manger les fruits en dehors des repas

Cela permet de profiter de leurs bienfaits nutritionnels (fibres) en évitant les fermentations responsables de flatulences.

• Faire tremper les légumineuses avant de les manger

Riches en fibres, vitamines et minéraux, les lentilles, pois cassés, pois chiches et haricots secs sont bénéfiques à la sphère digestive. A condition, avant de les cuire, de les faire tremper une nuit pour faciliter la digestion des substances à l’origine de gaz.

• Le curcuma

L’épice miracle de la digestion. Une cuillère à café par jour mélangée à une cuillère à soupe d’huile d’olive (pour permettre à l’organisme de l’assimiler facilement) sur l’un de vos plats de la journée aidera à la digestion. N’ingérez cependant pas plus que cette cuillère à café par jour ! A vous de la diluez comme bon vous semble dans la journée.

• Rester en mouvement

Trouvez des prétextes pour mettre votre corps en action. Ainsi, les vibrations créées chaque fois que votre corps bouge améliorent les effets du mouvement péristaltique (qui fait avancer les matières fécales dans le colon) inscrit naturellement dans le processus de digestion.

• Infusions de thym/menthe/sauge

Après le repas du soir, ces infusions sont des partenaires idéales pour une bonne digestion.

• Réduisez la consommation de café

Il est agressif pour le tube digestif, surtout en présence de diarrhées.

On en avait parlé pour l’intestin grêle (ici), les probiotiques sont assez peu pertinents pour l’intestin mais ceci est à nuancer pour le colon. Le prochain article leur sera entièrement dédié afin de ne pas alourdir celui-ci.

Le petit mot de la fin

Le colon est le nid des bactéries qui vivent en symbiose avec nous. Si nous voulons qu’elles restent et nous aident à bien digérer, quoi de plus normale que de bien les traiter. Il ne tient qu’à vous de prendre soin de cette flore, de l’ignorer ou de la laisser à l’abandon…